Des passagers dans l'ensemble du pays ont dû faire preuve de patience et de débrouillardise à la suite de l'arrêt de travail chez Air Canada.
Le syndicat représentant plus de 10 000 agents de bord d'Air Canada a indiqué que ses membres avaient amorcé samedi une grève, faute d'avoir pu conclure une entente de dernière minute avec la partie patronale.
À peine quelques heures après le début de la grève, la ministre fédérale du Travail, Patty Hajdu, a ordonné l'intervention du Conseil canadien des relations industrielles afin «d'imposer un arbitrage définitif et contraignant». En conséquence, la durée de la convention collective existante est prolongée jusqu’à ce qu’un nouveau contrat de travail soit établi par l’arbitre.
Plusieurs aéroports ont averti les voyageurs de ne pas se présenter à moins d'avoir acheté un billet d'un concurrent d'Air Canada.Â
Malgré tout, plusieurs dizaines de passagers dont les vols ont été annulés se sont rendus à l'Aéroport international Pearson de Toronto. Plusieurs cherchaient à obtenir des solutions de rechange auprès d'employés d'Air Canada.
Tanya Baron et sa famille tentaient de revenir à Saskatoon, là où elles demeurent. Elle réprimait des larmes en expliquant que la compagnie aérienne ne lui avait pas encore fourni de nouvelles réservations.
«Ils nous envoient ici et là . Ils nous disent d'appeler un numéro où personne ne répond. On me raccroche au nez. Ils nous disent de consulter le site web. Il n'y a tout simplement pas de vols et aucun moyen de rentrer à la maison», a raconté Mme Baron.
Noel Nemeth, qui espérait rentrer chez lui à Edmonton, a expliqué qu'il n'avait pas non plus obtenu de réponse sur la façon dont il rentrerait chez lui.
«La patience est une vertu, je suppose, a-t-il dit. Je dois juste attendre qu'on trouve une solution.»
Sandra Caputi, qui revenait chez elle à Thunder Bay après un séjour de quelques semaines en Grèce, a eu plus de chance. Elle a pu obtenir un vol de Porter Airlines décollant de l'aéroport Billy-Bishop de Toronto.
«J'ai probablement demandé à une dizaine de personnes différentes avant d'obtenir la réponse que je voulais», a-t-elle indiqué.
À Montréal, Bonnie Bradley a affirmé qu'il n'y avait aucune solution de rechange avant mercredi. Elle a donc décidé de louer une voiture pour revenir à Winnipeg.
«Nous avons notre équipement de camping avec nous. Nous allons camper en chemin.»
Malgré les inconvénients, elle appuie les agents de bord.
«Personne ne devrait travailler sans être payé, a soutenu Mme Bradley. Je crois fermement qu'Air Canada aurait dû mieux préparer les voyageurs. Une plus grande transition aurait pu être établie avant une cessation complète des activités.»
 Monique Cardoso espérait bien que son étape montréalaise de son voyage Lisbonne-Vancouver l'aiderait à se détendre, mais son mari et elle ont dû comparer les prix des billets des autres compagnies aériennes.
«On pensait s'amuser une dernière fois à Montréal avant de revenir à la maison. Mais là , on doit trouver comment nous reviendrons à la maison.»
Leur vol de retour est toujours prévu à 8 00, ce dimanche. Il n'a pas encore été annulé ou suspendu. Toutefois, Mme Cardoso veut se préparer à toutes les éventualités.
«Cela va nous coûter le triple, selon moi, si je réserve maintenant», a-t-elle dit tout en ajoutant qu'elle n'avait toujours pas pris de décision sur ce qu'elle comptait faire.
Dmytro Okopmyi, qui tente de rentrer à Halifax après avoir passé quelques jours à Toronto avec sa partenaire, a également déclaré que la compagnie aérienne n'avait proposé aucune option de changement de réservation.
Même s'il choisit de se faire rembourser son billet et trouve un nouveau vol en ligne, il craint que le coût de la réservation d'un nouveau billet de dernière minute soit bien supérieur au remboursement qui lui est dû.
«On nous dit que nous pouvons obtenir un remboursement (pour nos billets), ce qui serait probablement de 200 $, mais l'achat de nouveaux billets coûtera probablement environ 1800 $», a-t-il expliqué.
Air Canada avait annulé plus de 600 vols au cours des deux derniers jours en prévision d'un éventuel conflit de travail. Les vols d'Air Canada Express, exploités par les compagnies aériennes tierces Jazz et PAL, ne sont pas touchés par cette interruption.